dimanche 15 décembre 2013

Au nom de quelle foi ?

Au nom de quelle religion le proche-orient est-il entrain de sombrer ? Au nom de quelle foi le croissant fertile est-il entrain de dépérir ?

Le but de la religion est de nous réunir avec Dieu, le but de Dieu serait-il donc de nous détruire ?

Comment peut-on se dire croyant, et croire en ce que l'on dit, lorsqu'on invective la communauté d'en face avec violence, agressivité et propos haineux ?

Comment peut-on au nom du christianisme, de l'islam ou du judaïsme s'engager dans le chemin opposé à celui qui nous mène au Dieu dont nous nous prévalons ?

Comment peut-on accepter que soit appliqués aux autres communautés ce que nous jugeons inacceptable pour nous-mêmes, nous autorisant par ce biais à les combattre avec force et véhémence ?

Dans nos soi-disantes luttes de convictions, nous croyons arborer sur nos drapeaux le symbole de la croix, du croissant ou de l'étoile de David. En réalité, nous affichons tous la même bannière, celle des pirates, avec comme inscriptions, le crâne de la mort et les ossements des victimes. Nous avons piraté jusqu'à notre propre Dieu. En son nom nous pratiquons ce que nous dicte notre propre volonté, notre orgueil et somme toute, notre ignorance.

Jusqu'à quand allons nous alourdir le poids de la croix, réduire en miettes les tables de la loi, et assassiner les califes de la foi ?

Trois Religions monothéistes, trois religions proclamant un seul Dieu, et ce Dieu ne serait pas le même ? Comment peut-on faire preuve de tant d'imbécilité ?

En réalité, Dieu n'est qu'un prétexte politique. Chaque communauté l'utilise pour faire ce qui l'arrange. Et ce qui l'arrange est de démontrer qu'elle est la meilleure, la plus forte, qu'elle seule est dans le vrai. Par conséquent, elle considère que son Dieu est le meilleur, le plus fort et que lui seul est dans le vrai. De fait, de par notre volonté propre (et non celle de Dieu), nous rendons notre Dieu différent de celui des autres et nous combattons les autres en son nom...

Au nom de la religion, nous méprisons d'un côté les athées, qui, à juste raison, en ont assez des atrocités commises au nom de Dieu. Et de l'autre côté, nous restons solidaires de nos fanatiques, qui, tout en prétendant se battre pour l'obtention du paradis céleste et le salut de leurs âmes, instaurent un enfer sur terre et détruisent l'âme de leurs compatriotes.

La politique citoyenne devrait être soumise au filtre de notre croyance et en être la conséquence et l'application naturelle. Tandis que nous autres, nous aliénons notre religion et la déformons pour la faire tenir dans le moule obtus de nos hantises politiques.

Dans nos luttes intestines, humano-humaines, nous délaissons les enseignements de Dieu, supposés donner un sens à notre vie, puis nous nous plaignons que notre Dieu à nous, celui que nous pensons aimer de toute nos forces, ne nous vienne pas en aide.

Celui qui naît au sein d'une communauté, n'a aucun mérite personnel que je sache. Croit-il vraiment qu'il est supérieur aux autres ? Et si par hasard, sa mère était tombée amoureuse d'un homme d'une autre communauté, cela aurait-il fait de lui un être humain de deuxième zone ? Comment peut-on encore soutenir  et colporter ce genre d'inepties ?

Comment peut-on suivre aveuglément des leaders corrompus jusqu'à la moelle, uniquement parce qu'ils sont de notre communauté, alors qu'ils parlent au nom d'une religion dont ils piétinent personnellement les sacrements les plus simples et les enseignements les plus élémentaires?

Nous voulons nous entretuer, soit. Mais arrêtons de le faire au nom de Dieu, censé, qu'elle que soit la religion, nous octroyer la vie, la joie, la paix et la fraternité.

Nous prétendons suivre Dieu, sauf que nous avons réglé notre GPS sur la piste du diable. Or les démons sont légion et l'endroit de Dieu est unique. C'est ainsi que nous nous fourvoyons nous-mêmes, que nous nous isolons les uns des autres, au lieu de nous retrouver, tous ensemble, dans le sein de notre unique créateur.

Que toute personne qui tient ce journal entre ses mains, se déleste un instant de sa peur primitive, s'arme de la foi dans laquelle elle est née, rentre en elle-même, et se demande : "c'était quand la dernière fois où j'ai conversé avec mon Dieu, en connaissance, en justice, en amour, et en foi ? Ne m'aurait-il pas confié, il y a déjà bien longtemps, qu'il est le Dieu des chrétiens, des juifs et des musulmans ? "

dimanche 24 novembre 2013

Le sol du Christ

Le malheur qui tombe sur nos frères chrétiens de Syrie, dans l'insouciance générale, est douloureux et affligeant.

Nous en sommes au point d'accepter l'inacceptable, avec pour seule lueur l'espérance de la foi.

Nous en sommes au point de devoir suer du sang, tout comme le christ l'avait fait avant nous au jardin de Gethsémani, tant sa prière était empreinte des malheurs de l'humanité...

C'est triste, absurde et désespérant à première vue, mais c'est le chemin indiqué par le Christ.

Nous devons prendre ce chemin, avec l'espoir de la résurrection, et la conviction qu'au bout du compte, l'ensemble de cette vie est peu de chose, que la mort dans la foi est le vrai départ de la vie éternelle, dans la vérité et la joie...

Que pouvons-nous faire à part prier, espérer, accepter sans désespérer, et sourire à la mort en pensant au Christ en gloire ?

Sommes-nous à la hauteur de St Ignace qui partait joyeux vers la mort, uniquement parce que celle-ci se faisait au nom du Christ ?

Ou sommes-nous plus humblement perdus, avec comme seul espoir, comme seul radeau, comme seul lueur, notre foi en Dieu?

Nous sommes en tout cas bien obligés de reconnaître que cette vie perd son sens, et sans pour autant désespérer, réaliser intimement que tout le sens est ailleurs, plus exactement en Christ...

Le Christ lui-même a demandé à Dieu d'éloigner de lui la coupe, mais il l'a bue...

Nous en sommes là, et que Dieu dans toute sa sagesse, son amour, et sa compassion nous vienne en aide...

Assis dans notre confort, nous prions Dieu pour nos frères syriens, des frères martyrs, qui meurent pour nous...

Que Dieu nous pardonne nos faiblesses, qu'il nous donne la lucidité de connaître sa volonté et la force de lui obéir...

Pardonnez-moi mes frères de Syrie, pardonnez-moi mes frères chrétiens, et prions pour la Syrie.


lundi 21 octobre 2013

Pourquoi les dogmes sont-ils nécessaires mais insuffisants?

Les dogmes ou autrement dit principes ou encore règles de conduite, sont des éléments de connaissance, des outils, dont l'homme à besoin d'user, pour avancer méthodiquement, lucidement, dans une direction précise, cohérente, conforme à ses aspirations. 

De même, le dogme établit une structure, un cadre et une base qui disciplinent l'homme et le préservent de faire des choix délétères, ou de commettre des actes qui laisseraient des séquelles irréversibles voire irréparables sur le cours de sa vie. 

Ainsi l'homme, cet être qui se transforme sans cesse à partir du moment où il naît, a recours au dogme pour évoluer et se réaliser, en évitant de se tromper ou de se dégrader.

Cependant, le dogme n'est pas un objectif en soi, ce n'est qu'une méthode de travail, un moyen de décryptage, un système de guidage. 

L'acteur principal, celui qui choisit librement la direction dans laquelle il veut aller, qui se pose les problématiques à résoudre et qui se fixe l'objectif à atteindre, c'est bien l'homme. 

Le dogme est en quelque sorte un véhicule dont l'homme se sert pour se rendre là où il a décidé.

Inversement, un dogme qui dirige aveuglément l'homme, le privant de sa liberté, de sa lucidité et de son humanité n'est plus un dogme, mais rien d'autre que du fanatisme.

À ce stade de notre réflexion, nous pouvons dire que le dogme est nécessaire pour permettre à l'homme de déchiffrer son monde, aussi bien intérieur qu'extérieur, en vue de se réaliser en tant qu'être humain, dans toutes ses dimensions, aussi bien matérielles que spirituelles.

Ceci étant dit, le texte du dogme ne fait pas la texture de l'homme, et pour un homme donné tout reste à faire. 

En effet, la connaissance que fournit le dogme, reste lettre morte et stérile, si elle n'est pas vécue de l'intérieur, si elle n'imprègne pas l'homme et qu'elle ne réalise pas son bonheur.

Mais alors que faut-il de plus à cette connaissance dogmatique qui apparaît comme un moyen très appréciable, pour que l'homme arrive effectivement à se réaliser?

Que faut-il de plus pour que cette théorie, à priori salvatrice, devienne, en pratique, la source du bonheur et de l'édification de l'être humain dans sa réalité quotidienne?

Il n'est pas possible de répondre à cette thématique sans prendre en considération la dimension spirituelle, ou encore la dimension verticale de l'être humain. 

L'homme peut en effet accumuler tous les chiffres, toutes les lettres, les archives et les théories qu'il souhaite, il n'arrivera à rien s'il n'admet pas qu'il y a des choses qu'il ignore et auxquelles il ne peut accéder par les seuls moyens de sa raison et de sa connaissance. 

Il est bien obligé de reconnaître l'existence en lui d'une dimension qui le dépasse. 

À sa dimension horizontale, représentée par la connaissance et le dogme, il a besoin de rajouter une dimension verticale, représentée par la spiritualité et l'intime conviction (ou foi).

Ne dit-on pas que l'enfer est pavé de bonnes intentions, comme pour signifier que les intentions que confèrent les dogmes ne se convertissent pas automatiquement en réalité de vie ?

Tant d'hommes savent ce qu'il faut faire et n'y arrivent pourtant pas.

La raison, assez évidente, est qu'ils se privent de tout un aspect de leur être, et s'amputent de leur dimension spirituelle, ce qui les empêche de vivre en vrai ce qu'ils conçoivent en théorie. 

Quant à ceux qui s'astreignent à la théorie, avec entêtement, sans prendre en compte ce qui les dépasse, ils ne rencontrent que frustrations et déceptions.

À ce niveau-là, certains d'entre eux se rendent compte que pour se remplir, il faut d'abord se vider de ce qui encombre. Que pour se retrouver, il faut d'abord se perdre. Que pour arriver à bon port, il faut d'abord lâcher prise. 

Ils reconnaissent leur limite, apprennent humblement leur indigence, et se retournent plus ou moins clairement vers ce qui les dépasse. 

C'est alors que ce qui compose l'homme, en même temps qu'il le dépasse, se dirige vers lui, le comble gratuitement et certainement. 

C'est alors que l'homme trouve la joie et le sens des choses, y compris le sens de la douleur. 

C'est alors que l'homme découvre, ou plutôt reçoit, la grâce, l'inspiration, l'amour, et la connexion avec cet autre soi, infini et véridique. 

C'est alors que le gouffre qui sépare le dogme théorique et la réalisation véridique est comblée par la grâce et l'inspiration qui nous viennent d'en haut. 

C'est pour cela que les dogmes sont nécessaires pour aider l'homme à avancer, mais ne suffisent pas en tant que tels et ne servent à rien sans le carburant de la grâce, une grâce offerte à celui qui s'offre, à celui qui reconnaît simplement qu'il ne sait pas, à celui qui réveille consciemment en lui la flamme de l'esprit...

mercredi 16 octobre 2013

Eglise



Il arrive immanquablement qu’une musique rappelle une joie, qu’un souvenir rappelle à soi. Ce jour-là, l'humain lambda se souvient qu'il est une personne bien précise, il localise ses souvenirs, son nom et son chemin. Il réalise que son existence a été gravée devant témoins, que son parcours a été jalonné par d'autres présences.
Voilà qu'il se rend compte, instantanément, que d’autres ont souvent été tournés vers lui et qu'il tisse lui-même son être avec les fibres d'autrui. Il a grandi parmi eux, son repère a été leur regard, il fait partie d'un tout.
C’est ainsi que l’homme comprend, naturellement, qu'il ne peut subsister en étant seul, car il connaîtrait le néant et tomberait dans l'inexistence.
Il ressent alors, quoiqu’il arrive, le besoin vital de partager sa vie, de s’unir aux autres, pour s’offrir ensemble à celui qui les unit.
En premier lieu il se sent exister. Ensuite, il goûte à la joie de vivre. Enfin, il touche à l'infini...