samedi 24 mars 2018

En Vérité, Il est ressuscité !



En vérité, Il est ressuscité !

En dépit de tout, palpitent les cœurs, germent les graines, et se lève le vent.

En dépit de tout, se perpétue la vie, et bienfaisantes sont les saisons qui la composent.

Garder à l’esprit, en dépit de tout, que l’homme a été créé pour la joie. Une joie que rien ne peut assombrir, pas même les peines que l’homme se fabrique, par ses actes, ses pensées, ses omissions ou ses erreurs.

En dépit de tout, garder la capacité de remercier.
Remercier la vie qui avance, même quand elle nous apporte de la souffrance. Car c’est la profondeur même de notre souffrance qui nous renseigne sur l’ampleur de notre résistance. Assurément, celui qui peut contenir une souffrance sans fin, est un être destiné à l’infini.

Être capable, en dépit de tout, de sourire à l’infini qui nous étreint, avec les mains de la souffrance.
Ne jamais cesser de sourire. Ne jamais tourner le dos au Christ, ne jamais sombrer dans le désespoir.

En dépit de tout, se dire que l’espérance nous est donnée comme une planche de salut, sur une tempête de malentendus, juste pour nous aider à comprendre que tout ira bien. S’accrocher à cette frêle planche, qui nous maintient à flot, avec la conviction que la mer va se calmer, que le rivage va se dessiner.

Il n’y a pas de fatalité. Ce qui nous fait croire à la fatalité, c’est notre orgueil raisonnant et le désespoir auquel il mène.

Absolument rien ne peut nous empêcher d’être heureux, rien ni personne, ou plutôt une personne pourrait le faire, et c’est nous-mêmes.

Rien n’est figé, tout peut être transcendé, transfiguré, ressuscité.
La fin, la destruction, la mort ne sont permis qu’à ceux qui se le permettent.
Il en est de même pour la cicatrisation, la guérison, la rédemption et la résurrection.

Songer une seconde, à un état de douce humilité, où l’on porte sur soi toutes les fautes, même si elles ne sont pas de notre fait. Un état de contrition, où l’on regrette une issue malheureuse, non seulement lorsqu’on en est responsable, mais aussi, chaque fois qu’elle survient, pour ses effets nuisibles sur l’équilibre des êtres qui nous entourent.

Atteindre un état où l’on se sent anéantis mais encore optimistes, battus mais encore combattifs, chahutés et ballottés dans tous les sens, mais encore heureux et souriants.

Atteindre un état où on a toutes les raisons d’avoir raison, mais où on traite les autres, comme si on avait tous les torts.
Un état où on ne raisonne plus, on ne se défend plus, on ne se justifie plus, mais on trouve la force d’aimer, de faire ce qui est bon, de donner ce qui est bon, sans calculer, à qui, ou, et pourquoi, mais juste parce qu’il fait bon d’être bon.

Atteindre un état où notre paix nous donne d’être heureux, instantanément et totalement, indépendamment de tout et de tous, et que pour exhaler cette paix, nous ressentions le besoin impérieux de donner sans compter, de disparaître pour révéler, de pardonner à ceux qui nous ont injustement traités, d’aimer au point de changer constamment et de constamment changer les autres.

Cette transfiguration qui surpasse toutes les données de la raison, de la pensée et de l’expérience, reste accessible, en dépit de tout. Les épreuves sont permises par Dieu, car elles se révèlent, bien souvent, comme le seul moyen susceptible de nous rendre apte à réaliser un tel état.

Un état de paix et de joie, exprimé envers tous mais indépendant de tous, car il puise sa source dans notre esprit tourné vers Dieu. La foi que la vocation ultime de l’être humain, sa raison d’être, est de glorifier Dieu. Car voilà ce que nous sommes : les notes innombrables et multicolores, d’un refrain éternel, psalmodié à la gloire de Dieu. Et tous nos malheurs s’accumulent du fait que, durant notre existence, nous cherchons notre accomplissement ailleurs.

Rien de ce qui nous arrive n’est injuste, bien au contraire, tout ce qui nous arrive sert à notre édification, à condition que Dieu nous accorde la grâce du discernement.

Car, en vérité, c’est en assumant la mort que le Christ a pu vaincre la mort. Et en ressuscitant, c’est notre nature humaine que le Christ a ressuscité.

En dépit de la mort et en dépit de tout, laissons-nous, à notre tour, envahir, submerger, emporter, comme notre Seigneur, Dieu et sauveur, le Christ, qui est monté sur la croix par amour, avant de ressusciter dans la joie éternelle !





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